Les monts de la Madeleine

 

Ce territoire porte le nom des monts qui en constituent la moelle épinière. Il tire son nom de la chapelle de la Madeleine, érigée au cours du Moyen Age.

 

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Qui était Marie Madeleine ?

Lazare, riche propriétaire terrien habitait avec ses sœurs Marthe et Marie Madeleine. Cette dernière gravement malade était atteinte de la lèpre. Ayant appris que Jésus était aux alentours, elle se précipita à un repas auquel participait le Christ. Elle répandit un parfum précieux sur les pieds du Christ qu'elle essuya avec ses cheveux et lui avoue ses péchés. Jésus lui pardonna et chassa d'elle 7 démons. Fidèle au Christ, elle le suivra.
Enluminure du XVe siècleEnluminure XVe siècle
Après la crucifixion de Jésus, Marie Madeleine acheta des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. C'est elle qui verra la première le Christ ressuscité qui lui dit : "Ne me touche pas car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu". C'est elle qui annonce la résurrection aux disciples qui vont se répandre dans le monde.

Le débarquement des Saints en Provence se situe selon les hagiographes vers l'an 48 après J.C.
La légende raconte comment Marie-Jacobé (soeur de la Sainte-Vierge), Marie-Salomé (la mère des apôtres Jacques et Jean), leur servante Sara, Lazare, Marthe, Marie-Madeleine et Maximin chassés de Palestine sur une barque sans voile ni rame, abordèrent les plages provençales.
Reliquaire de Marie MadeleineReliquaire de Marie Madeleine


Ils débarquèrent aux Saintes-Maries-De-La-Mer, et édifièrent un autel en terre pétrie pour y célébrer leurs mystères. Madeleine, sa soeur Marthe et son frère Lazare le ressuscité atteignirent Marseille. Marthe s'en alla seule pour remonter le Rhône, tandis que son frère et sa sœur se cachaient dans la crypte de Saint-Victor où se retrouvaient clandestinement les premiers chrétiens. Bientôt, Madeleine préféra la solitude de la contemplation amoureuse à la vie active de prédicateur que choisit Lazare. Elle gravit les pentes de ce grandiose massif de la Sainte-Baume qu'elle allait illustrer à jamais. Tout en haut du massif sacré de l'ancien peuple gaulois des Ligures s'ouvre une grotte particulière.

Elle est orientée au nord-ouest, ce qui signifie que le soleil n'y pénètre qu'avec répugnance. Elle est fort humide et, toute l'année, l'eau y dégoutte interminablement, sauf au-dessus d'un petit tertre qui reste sec. On la nommait l'Antre Pleureur et plus tard, on devait affirmer que les gouttes d'eau qui tombaient du rocher étaient des hommages aux larmes de Marie-Madeleine. C'est en effet dans cet abri précaire que la sainte se réfugia. Son accès étant réputé impossible aux humains, on dit que des anges portèrent Madeleine jusqu'à ce lieu si bien coupé du monde. Madeleine vivait dans sa grotte depuis sept ans déjà, vivant de racines, lorsque Dieu, l'appelant par son nom, exprima le désir de lui voir formuler un voeu : regardant ses pauvres mains sales, elle demanda à Dieu un peu d'eau propre.

La grotte de Sainte-Baume aujourd'huiLa Grotte de la Sainte Baume
aujourd'hui
Une source jaillit aussitôt du sol de la grotte. Madeleine s'y frotta les mains et les voyant redevenir roses et douces comme au temps de sa splendeur s'écria trop vite : "Oh les belles mains !" A ce cri, Dieu reconnut qu'elle n'était pas encore délivrée du mal qui l'avait souillée ; il renouvela sa pénitence pour vingt trois ans. La malheureuse éclata en sanglots : ainsi naquirent les rivières : le Latay, le Caramy, le Cauron et le Péruy, mais surtout l'Huveaune qui en allant par Aubagne retrouver la mer à la Madrague de Marseille, refit en sens inverse le chemin parcouru par la Sainte. Trente ans, enfin, furent accomplis ; les anges avertirent Madeleine que son heure était proche. Ils l'enlevèrent dans les airs et la déposèrent sur la voie Aurélienne, près de l'ermitage de Saint-Maximin. L'ermite lui donna la communion, reçut son dernier soupir, embauma son corps.

Ses reliques furent ensuite perdues... En 1279, lors des fouilles menées par Charles de Salerne à Saint Maximin, on découvrit, avec trois autres, le sarcophage de Marie-Madeleine dans la crypte où il se trouve toujours et qui est ouverte au public.
Ce sarcophage, est d'un marbre très fin extrait des carrières de Marmara. Il a malheureusement beaucoup souffert ; il a été martelé par les pèlerins, qui voulaient en ramener des petits morceaux comme reliques.

Sur la façade du sarcophage sont sculptées cinq scènes de la Passion du Christ, séparées par des petites colonnes. Mais le plus intéressant, qui a été décrit dans de nombreux textes anciens, c'était la partie supérieure. C'est elle qui a le plus souffert des amateurs de reliques car elle représentait des scènes de la vie de Marie-Madeleine.

Détail des sculptures du sarcophageDétail des sculptures du sarcophage


Le pape Boniface VIII et Charles II décidèrent la construction d'une basilique digne d'être un reliquaire pour la sainte. La construction commença en 1295 ainsi que celle du couvent qui jouxte la basilique ; la garde de ces reliques fut alors confiée aux frères Prêcheurs, les Dominicains. Les ossements des saintes furent pieusement lavés dans du vin blanc et placés dans une châsse à double compartiment que l'on hissa jusqu'à la chapelle haute, dite de Saint-Michel.

Basilique de Saint-MartinBasilique de Saint-Maximin

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