Les monts de la Madeleine

 

Ce territoire porte le nom des monts qui en constituent la moelle épinière. Il tire son nom de la chapelle de la Madeleine, érigée au cours du Moyen Age.

 

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La chapelle de la Madeleine

Revenons à nos Monts de la Madeleine... La chapelle de la Madeleine des monts du même nom a surgi dans un site habité depuis l'antiquité. Le hasard a favorisé des découvertes qui en témoignent : débris de vases anciens, médailles de Trajan, Constantin, monnaies du Moyen Age. Le plateau, sorte d'oppidum naturel a été un refuge pour les populations persécutées d'alentour à toutes les périodes troublées de notre histoire, invasions burgondes et franques, guerre de Cent Ans, Révolution, et plus près de nous ; l'occupation allemande.

Les origines



D'après l'abbé Prajoux, l'histoire de la Madeleine s'ouvre sur une page sanglante. Vers le milieu du VIe siècle des luttes sauvages eurent lieu entre les Francs et les Burgondes pour la succession de Clotilde. Les traditions du pays remontent à cette époque. Après une grande bataille gagnée par les Francs à Mariolles, dans la plaine d'Ambierle, les barbares poursuivent les habitants réfugiés à la Madeleine et en font une telle boucherie que l'emplacement a conservé le nom de Champ du Massacre... Les objets trouvés en ce lieu en font un véritable cimetière mérovingien... Les armes sont un peu postérieures. Enfin on y rencontre les restes d'inhumations régulières qui ont duré jusque même après le XVIe Siècle. Parmi les piécettes recueillies, on trouve des monnaies du Comte de Lyon du XIe Siècle... Après le massacre dont parlent les traditions, des âmes pieuses fondèrent une chapelle mortuaire sur le champ de bataille et la dédièrent à sainte Marie Madeleine.

Bijoux du Haut Moyen-AgeBijoux du Haut Moyen-Age
Les légendes d'ermitage et d'une fée pleureuse sont en tout cas liés à la légende provençale de la sainte. Il est possible que les origines du culte rendu à Madeleine en ces lieux remontent à l'apparition du christianisme dans la contrée et qu'il ait succédé à un culte païen entretenu auprès d'une source qui passait pour miraculeuse.

De façon certaine, l'église est citée dès le XIIe siècle (ecclesia de Calme, 1153, Cartulaire d'Ainay T1 page 50) et le prieuré au XIIIe siècle (Prioratus de Calme, 1250, ibid, T1, page 10).


Les pèlerinages et foires



Dès le XIVe siècle, le pèlerinage à Sainte-Madeleine du 22 juillet attire des foules nombreuses, venues d'Arcon, Laprugne, Cherier, Saint-Nicolas, Saint-Just... Mais en 1592 et 1593, durant les guerres de religions, la chapelle et le presbytère sont dévastés par les protestants. En 1600, sous la pression des gens des environs, le prieur d'Ainay décide de faire reconstruire la chapelle, chose faite en 1602. Mais la pénurie de prêtre fait qu'à partir de cette date, ce n'est plus un religieux mais un ermite laïc qui habitera sur place et aura en charge la chapelle. Les services religieux devaient y être réguliers en été (dimanches et fêtes) et très aléatoires en hiver (seuls étaient présents quelques bûcherons et sabotiers).
Au 17ème et 18ème siècle, les pèlerinages à la Madeleine rassemblent une foule importante puisqu'on y louait durant plusieurs jours des places aux marchands et aux cabaretiers qui venaient s'installer autour de la chapelle. D'ailleurs, en 1618, un garçon de 14 ans de Saint-Just mourut étouffé dans la cohue du pèlerinage. A l'époque, fêtes religieuses et foires étaient intimement liées. La fête de Sainte-Madeleine du 22 juillet se prolongeait jusqu'à la Saint-Jacques du 25 juillet, soit 4 jours (et 4 nuits!) de foires et processions.

Dès 1628, soit 25 ans seulement après leur construction, les bâtiments (chapelle et presbytère) menacent ruine et sont restaurés. En 1679, les murs sont surélevés et le sol dallé. En 1731, le campanile et sa cloche de 25 livres s'effondrent en tuant un pèlerin. L'église semble à cette époque tellement vétuste que les pèlerins préfèrent prier à l'extérieur plutôt qu'à l'intérieur! En 1739, la voûte du choeur est consolidée. En 1748, les murs de la chapelle et de l'ermitage sont renforcés. Deux événements vont contribuer à supprimer les pèlerinages à Sainte-Madeleine et du même coup à faire disparaître la chapelle : la suppression par l'archevêque de Lyon de la procession de la Saint-Jacques en 1740, puis la suppression de la procession de Sainte-Madeleine en 1761 "à cause des désordres qui s'y commettaient aux jours des importantes assemblées". Par la suite, la chapelle tomba en ruines et beaucoup de pierres furent descendues à Arcon pour y réparer l'église. D'autres ont été utilisées par les habitants des fermes voisines, il ne reste aujourd'hui plus rien de visible.

Carte du XVIIIe siècle localisant le siteCarte du XVIIIe siècle localisant le site

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