Le culte voué à Sainte Marie-Madeleine par les populations d'alentour n'était pas mort pour autant avec l'interdiction de la procession. Les habitants de la montagne s'orientèrent soit vers La Chamba, dans une chapelle dédiée à la pécheresse repentie, soit vers la grotte de Peyrotine à l'Hermitage et aussi vers la chapelle de l'Olmet à Saint-Just-en-Chevalet.
Statue du XVIe siècle. Musée Déchelette, Roanne.
A La Chamba (1135m) qu'on appelait quelquefois simplement La Madeleine, et une fois au moins en 1311 : "La Calme de la Chambada". Une chapelle signalée dès 1225 : "Capella de la Chamba" abritait une statue en bois de sa patronne, objet d'un culte très particulier. Cette chapelle fut érigée en église paroissiale au début du XVIII° Siècle. L'église qui la remplacée, dédiée aussi à Sainte Marie-Madeleine date de 1880.
Une statue en pierre de Volvic à été installée en juin 1667 à l'Hermitage (1100m d'altitude), dans une grotte du rocher de Peyrotine pour rappeler la grotte méridionale de la Sainte-Baume. Elle représente la sainte couchée sur le bras gauche retenant de sa main droite son attribut habituel : un vase de parfum. Sauvée à la révolution, elle se trouve à Noirétable à l'intérieur de l'église.
Le lieu-dit l'Olmet, de Saint-Just-en -Chevalet, est accroché sur le flanc nord-ouest de la butte qui a porté le château et la ville forteresse du moyen-âge. Il était, au XVIe siècle comme aujourd'hui marqué par la présence d'une croix qu'on trouve mentionnée en 1511, en 1541, et en 1595. L'existence d'une chapelle est donc exclue à la Renaissance. En revanche, une fondation datée du 20 novembre 1606, nous apprend qu'Anne d'Urfé demande qu'une messe soit dite le second jeudi de chaque mois en la chapelle de Notre-Dame, le troisième en la chapelle de l'Olmet avec commémoration de Marie-Madeleine. Voilà qui nous fournit une date approximative de la construction de la chapelle de l'Olmet : entre 1595 et 1606, c'est-à-dire après les guerres de religion et la Ligue qui avaient tant éprouvé les populations de la montagne. Des testaments nous révèlent que de nombreuses personnes garantissent des pensions annuelles pour que soient célébrées des messes à la chapelle de l'Olmet, particulièrement le 22 juillet fête de Marie-Madeleine, et cela pendant le XVII° et le XVIII° siècle. Différents dons pour l'entretien de la chapelle donnent l'impression que les habitants, privés du sanctuaire de la Chalme, où étaient montés leurs aïeux, voulaient garantir le leur contre toute cause matérielle de destruction… Hélas ! Ils n'avaient pas prévu l'orage révolutionnaire. L'absence de documents ne nous permet pas de savoir exactement de quelle manière la chapelle Sainte-Madeleine de l'Olmet a disparu. Vraisemblablement comme d'autres biens d'Eglise : mise à disposition de la nation, puis vendue à un particulier qui s'employa à la démolir pour utiliser ailleurs les matériaux...
Citons encore coté Bourbonnais la chapelle de la Madeleine (XIIe s.) érigé par les abbesses de Cusset sur un sommet voisin du Mont Perroux.
Le musée Déchelette conserve une statuette en bois polychrome datée du XVIe siècle vraisemblablement issue de la chapelle de la Madeleine. Le vase de parfum qu'elle tient à la main indique que nous sommes en présence de Marie-Madeleine, statue très rare à l'époque dans notre région, le culte voué à la sainte y étant peu développé. A la base du socle est fixée une plaque métallique portant l'ouverture horizontale d'un tronc (une statue destinée donc à recevoir des offrandes).
Signalons également que l'église de Chérier conserve dans l'une de ses chapelles une statue de la sainte.
La chapelle de Saint-Just-en-Chevalet conserve des statues de la sainte.